PARTAZ

Se retrouver pour partager des gouttes de sueur, des émotions, des moments de douleur et de plaisir, des joies et aussi quelques peines. Quel que soit le niveau de chacun, utilisez ce blog comme bon vous semble pour proposer, soulager, blaguer, et surtout partager. Et n'oublions jamais que le trail c'est comme la vie après les bas il y a les hauts ... (confusius, je crois...)

NEPAL DECEMBRE 2010 en texte et images


18 Décembre 2010,  OBJECTIF NEPAL : Gokyo Ri et Kalapathar (5550m)

Début de la galère

J1 / 2 : Ca commence le matin à Pierrefonds par un enregistrement clos depuis 5mn, place prise avion raté, puis ça continue par un trajet à St Denis avec enregistrement en soirée dans le  plus grand désordre d’un jour de départ,  ça se poursuit enfin par Air Mauritius qui n’assure pas le transfert des bagages à New Delhi. Tout ça se termine par une arrivée à Kathmandou(1400m) sans aucun de nos 4 bagages…

Des doutes…
J3 : Arrivée dépouillée dans la capitale du Népal, on décide dés à présent de reporter au mieux d’un jour le départ du trek...L’agence nous aide du mieux possible...Que faire ? Que des galères qui se succèdent depuis le départ…
 Que faire ?
Tout se ligue contre nous, le moral des filles est au plus bas, non ! On ne lâche pas le morceau ! Tant pis, on rachète tout, du plus petit sous vêtement, aux chaussures, sacs, vestes, pulls… En 4h chrono nos deux sacs sont reconstitués, presque complets...Pour ce qui manque, on verra à Namche Bazar. Entre temps, on confirme à l’agence qu’on maintient notre trek.


Enfin…
J4 : 6H du mat, gel dehors, on découvre notre petit coucou à hélices, un gars tient la porte de l’avion à la main, trois sièges sont au pied de l’avion...Ambiance ! Ca y est, décollage avec une heure de retard, enfin du bonheur ! Sublime vol le long de l’Himalaya puis arrivée sur la fameuse piste sur crête en pente de 10° de Lukla à 2800m...On se pose, ça y est ! Enfin ! On y est ! On découvre ces petits êtres rougeaux, simples, sincères...Nos deux  porteurs sont là. L’un fait 44Kg pour 1m55...Kamal, notre guide francophone nous confie qu’ils sont ravis. Un des sacs fait 17Kg, l’autre 13, pour eux, que du bonheur, nous dit– il. On est sur une autre planète...Grand bleu, sec, très sec, au soleil il fait très bon, deux heures de marche pour rejoindre Phakding à 2600m pour notre première nuit. 17H30 le soleil se couche, la température chute terriblement, on se réfugie autour du poêle de la pièce centrale, bercés par des prières Bouddhistes, avant d’aller se coucher vers 20H.

J5 :  Premier réveil, l’eau de la bouteille dans la chambre est gelée, le ton est donné, il faut sortir du duvet...Christelle et moi avons eu des maux de tête, déjà à 2600m. Isa la migraineuse, RAS. Petit déj local puis longue journée d’approche pour rejoindre Namche bazar. Découverte d’un autre monde, d’une autre vie, d’un autre peuple, on se régale. Au détour d’un virage on voit le toit du monde...On l’aura vu …le portage ici est tout…les yaks mais surtout les hommes portent tout : 10 planches de contre plaqué, 10 caisses de bière, du bois... Au croisera un porteur qui, à la simple force de sa nuque et de son front , véhiculera dans la montagne 120 kg de kérosène. Terrible loi de la survie, ici les plus faibles ne peuvent rien.. Arrivée à 3400m pour deux jours d’acclimatation.



J6 : Deuxième nuit froide, encore plus qu’avant...Coucher et lever sont les deux moments les plus durs de la journée. Bilan santé du matin : Isa RAS sauf œdème bénin au visage, Christelle et moi toujours des maux de tête...Pas rassurant...Journée d’acclimatation...Ca veut dire ballade plus haut ( 3800m ) pour admirer le plus grand village Sherpa et boire un thé devant le panorama merveilleux du plus haut hôtel du monde ( oxygène en option dans les chambres ).

J7 : Bilan de la nuit : Même chose que la précédente et pourtant ça aurait dû être mieux. Aujourd’hui, belle marche pour se lancer à l’assaut de la très haute montagne. Midi : passage d’un col  à Mong ( 3985m )...Un gramme de Paracétamol à midi pour moi, idem pour Christelle après le repas...Ca ne s’arrange pas. On atteint la limite de la végétation. Des forêts de Pins et Rhododendrons laissent la place à une végétation rabougrie… Après le repas, descente pour la nuit à 3680m à Phortse Tanga au bord d’un cours d’eau.  Pour la première fois le chargeur solaire va entrer en action.

J8 : Bilan médical du réveil : Isa RAS, Christelle et moi, maux de tête, pour elle se rajoute à ça des nausées… On retrouve un couple d’Américains qui suivent le même parcours. Pour eux, RAS, ils sont déjà au Diamox depuis 24h. Aujourd’hui, étape courte de 3h pour rejoindre Dole à 4100m, On scrute notre altimètre pour visualiser ce nouveau record pour nous. On double dans le sentier nos Américains, la fille à l’air au plus mal...Eux aussi trinquent.
Arrivée à midi à Dole, toujours maux de tête pour Christelle et moi, toujours en journée, Isa… Ca baigne. On profite du soleil, les journées sont radieuses. Le climat est extrêmement sec, les sentiers poussiéreux. Des Népalais marchent avec un tissu devant la bouche. Kamal nous dit que les maux de tête la nuit viennent du fait que l’on ne se protège pas la tête du froid en dormant…  Cette nuit à 4100m est difficile. Isa m’appelle à une heure du matin, elle a du mal à respirer...Angoisse...1/2 cp de Diamox plus un autre 1/2 … Elle me dit aller mieux...Dans la nuit, le moindre petit souci devient stressant. Pour ma part, je dors bien  mais scrute des signes...Evidemment, même si je n’ai aucun problème de respiration, en expirant j’entends  des crépitements caractéristiques des œdèmes pulmonaires...Ca commence à faire beaucoup… On se rendort finalement...
J 9  : Cinquième jour d’ascension. Au réveil Christelle nous rejoint dans la chambre...Elle n’a pas fermé l’œil de la nuit, Nausées et maux de tête. Isa  ses soucis respiratoires, moi mes crépitements...J’avoue commencer à gamberger et propose aux filles de redescendre à l’étape  de la veille, 400 m plus bas, pour voir...Ce qui ne serait pas sans conséquences...On n’a pas de marge ( montée déjà très lente ) , si on redescend ne serait-ce qu’une journée, l’ascension du Kalapathar serait compromise mais au moins on sauverait celle du Gokyo Ri, on en est si près...Kamal nous rejoint dans la chambre, je lui soumets mon idée...Il propose plutôt de continuer comme prévu et atteindre Machermo ( 4400m ) où deux jours d’acclimatation sont prévus dans le planning...Les filles préfèrent cette option, je me range à leur avis...On continue l’ascension. Un peu dépités de voir que malgré notre progression très mesurée (aucun groupe ne monte aussi lentement que nous ) on a , comme dit Christelle, un charpentier dans le tête. On entame nos deux heures trente de marche du jour pour rejoindre Machermo . Le temps est toujours radieux, les sentiers toujours plus beaux, dans un environnement si sec, on doit lever haut la tête pour contempler les sommets environnants à 6000/7000m. Après – midi repos…Demain aussi on reste ici… On espère tant que ça ne se dégradera pas pour nous.

Délivrance
J 10 : Bilan du réveil : Isa pas de problèmes respiratoires, Christelle beaucoup moins de maux de tête, pour ma part, pas de crépitations. Ca fait du bien au moral. Nos journées rythmées par les moments difficiles du réveil et du coucher sont mieux digérées…On s’habitue forcément…Journée d’acclimatation oblige ( Il faut dormir à une altitude plus basse  que le point atteint le plus haut de la journée ), Kamal nous propose l’ascension d’une colline environnante à 3800m. On lézarde à midi au soleil en contemplant les paysages à 360°. Après-midi repos, nous n’avons plus de maux de tête en journée. Le soir pour le repas, Kamal nous glisse une phrase en apparence anodine, il nous dit : « on passera le Cho la Pass »… Mais pourquoi cette parole ? Avant cela, il y a le fameux Gokyo Ri à 5350m. Je lui demande ce qu’il veut dire et lance contre toute attente des paroles qui nous marqueront … «  Vous avez passé 4000m, le plus dur est d’arriver jusque là…Maintenant vous n’aurez plus de problèmes… » Terrible belle parole, je n’ose y croire, il y a deux jours, j’imaginais l’abandon si proche et pourtant la suite des évènements lui donnera raison.
J 11 : On vient de passer notre sixième jour d’ascension ( une acclimatation dans la littérature dure de 4 à 6 jours ). Bilan médical du matin … RAS pour tout le monde !!!  Quel bonheur, une véritable renaissance après 10 jours où nous sommes passés de galères en souffrances…Ce jour, étape de prestige, on rejoint les somptueux lacs de Gokyo Ri à 4750m,  merveilleusement bleutés avec des pépites d’argent glacées accompagnées par de puissants bruits de glace, le tout avec des canards sacrés qui donnent vie à cette altitude. Que c’est beau…Que tout ça est beau…Devant nous, au-dessus des lodges la colline du Gokyo Ri à  5350m qui offre, parait-il, le plus beau point de vue de l’Himalaya…Pensant aux photos et film, contrairement à la loi de la montagne, je demande à Kamal que notre ascension du lendemain ne soit pas trop tôt, pour que le soleil ait le temps de basculer à l’ouest…Revers de la médaille, à partir de 11h du matin le vent froid se lève dans ces hautes vallées, pour augmenter crescendo au cours de la journée.

Première ascension, le Gokyo Ri (5350m) :
J12 :
Départ à 8h30. Kamal nous annonce 3h de montée pour 600m de D+. Ascension courte mais raide, il va falloir gérer…Isa au début de la montée me dit avoir du mal à respirer. Je lui propose de me mettre devant elle pour la caler dans un rythme que je qualifierais de « marche de l’empereur », le plus régulier possible… Christelle nous devance de quelques virages, plus ou moins éloignée suivant son rythme. En prenant ce tempo, je m’imagine chaque pas calé sur le tic tac d’un lent métronome, toutes les une secondes ½. Il faut, suivant les prévisions de Kamal, imaginer l’ascension de Grand Bassin en trois heures…Isa se cale dans ce rythme. Elle semble, au bout d’une heure, trouver plus de régularité dans sa respiration. Elle est parfaitement calée dans les pas. Le « Yoyo » du début a disparu. Christelle, elle, va bien. Je scrute le ciel dans lequel des nuages élevés filent à toute allure. Ils commencent à accrocher le sommet de l’Everest qui grossit au fur et à mesure que l’on monte. Il reste 200m de montée. Voyant les nuages, voulant assurer quelques photos, je demande à Kamal un bon de sortie pour filer au sommet le plus rapidement possible. Occasion aussi de voir comment réagit la machine à 5000m…J’accélère, tout va bien. J’aperçois plus loin une italienne qui nous avait doublés plus bas il y a 3/4h, avec une telle facilité que les filles avaient pris un coup au moral…Esprit  TMTTiste oblige, je me lance comme challenge d’essayer de la rejoindre avant le sommet pour « venger les filles ».  Je me retrouve la bouche grande ouverte pour gober un maximum de molécules d’oxygène. Le vent froid, l’effort…De longs « fils » d’eau gelés coulent de ma bouche tel un cheval en plein effort. Il reste 50m, m’appuie sur des rochers pour récupérer le maximum d’air puis enfin me lance dans ma stupide course pour dépasser la gazelle…Le sommet est là, deux minutes de répit, je souffle comme jamais…Je suis content, moi qui craignais l’altitude, je n’ai pas craqué. Je me rue sur le panasonic mitraille et filme à tout va. Plus bas, les filles et Kamal avancent. Près du sommet, ils font une dernière pose, Kamal est à côté de Christelle…Il me rejoint et inquiet me confie : « Christelle n’est pas bien, elle craque…j’ai peur pour le Cho La Pass ( col avec 6h d’ascension) demain ». Ca y est, on a réussi, en 2h30. On sort notre banderole, fiers de tous être là, photos, on se congratule, on remercie mille fois Kamal. Que c’est beau, incroyablement beau…On reste là une heure, peut être plus … Aucun mot ne peut décrire le noir des roches, le bleu du ciel, le blanc des glaces, le vert/bleuté des lacs, le gris des glaciers…A cela s’ajoute les couleurs multicolores des drapeaux de prière. Pour nous, on a déjà gagné… :
le plus beau panorama en himalaya : everest dans les nuages avec nuptse et lhotse, à sa droite au fond, le makalu, au centre le cholatse, à droite village et lacs de gokyo, au milieu glacier du cho oyu , sous l'Everest au dessus des poussières, début du col du Cho La Pass
Dans l’après midi, 2 h de liaison pour traverser le glacier et dormir à 4800 m au pied du départ du terrible col. Ces 2 heures seront pour moi un beau rappel à l’ordre, des lourdeurs dans les jambes me signifient qu’on ne « joue » pas à ces altitudes. Dont acte…

 le col du Cho La Pass ( 5400m)
J 13 :
 Nos pépins d’acclimatation sont terminés. Réveil à 4h30 (il faut passer le col avant la fin de matinée à cause des risques de chutes de pierre et la fonte de la glace sur le glacier rendant le passage trop glissant) pour une heure d’ascension de nuit. Après discussion avec les filles, elles proposent de se caler toutes les deux dans ma foulée pour cette longue montée. On prend notre rythme. Kamal va des uns aux autres, marche tantôt avec les porteurs, tantôt avec nous. L’ascension du fait de sa longueur est moins exigeante en terme de moyenne de pente. Après avoir atteint un ressaut herbeux, on découvre face à nous une splendide muraille. Sur la gauche on distingue nettement un glacier. En face, une brèche verticale entaille la montagne. Kamal me désigne ce passage. Evidemment je ne souscris pas à sa « plaisanterie ». On reprend notre marche, dépassons un groupe qui semble avoir beaucoup de mal puis on oblique à droite  dans une direction qui n’a aucun rapport avec le glacier.. pour aller vers le bas de la montagne d’où on ne voit aucun chemin.. mais en direction de la fameuse entaille…. C’est pas vrai !!! Kamal, ne rigolait pas !!! jamais je n’imagine en dehors de l’escalade pouvoir monter vers cette brèche… et pourtant… on fur et à mesure de notre avancée le relief se découvre. Dernière pose avant d’affronter cette voie finale dans les blocs et la pente… tout le monde tient merveilleusement le coup pourtant on atteint 5400 m …le ressaut final est difficile, pas de chemin… on passe, le col, les porteurs..et derrière… le glacier… le vrai.. on n’a ni crampons ni piolets.. on croise 2 petits groupes, un avec crampons l’autre sans, ils l’ont fait, on le fera… le glacier, heureusement, présente une pente très faible. ½ heure de douce descente, glissades, gadins, rigolades,  kamal qui use jusqu’à la corde ses dernières lowa, s’accroche à nous pour ne pas trop patiner … c’est un peu le monde à l’envers…à midi la descente est finie. On a réussi sans sourciller. Reste 3 heures de marche jusqu’à Lobuche à 4900 m pour rejoindre le glacier du khumbu, autrement dit la face sud de l’Everest…16 heures… ça fait 10 heures qu’on est parti.. notre plus longue journée se termine… tout le monde est heureux, tout le monde est fatigué mais tout le monde va bien.
On y croit… le Kalapathar ne peut plus nous échapper.

31 décembre, journée d’approche..Enfin presque…Le Kalapathar

J14 : aujourd’hui on devrait pouvoir souffler : 3 heures de marche pour atteindre notre campement à 5100 m pour une ascension le lendemain matin du Kalapathar(sommet noir). De bonne heure je questionne Kamal sur l’orientation du Kakapathar (qui est en fait une arête du somptueux Pumori : 7000m...ci contre)… toujours pour les photos.. il me confirme qu’avec une ascension habituelle le matin, le soleil sera en face, tout le contraire de ce qu’il faut pour de belles photos….ces paroles me dépitent.. je n’ose proposer une ascension dès cette après midi ( il faut 3 heures pour monter au kalapathar) . Au cours de cette jolie marche d’approche du matin, contre toute attente, kamal propose aux filles une ascension dès l’après midi, sans parler « photos » mais en utilisant l’argument : que si l’ascension avait lieu le lendemain, ce serait une grosse journée puisque la longue redescente serait à entamer aussitôt….de plus avec les nuages qui sont de plus en plus présents, kamal se dit peut être qu’il ne vaut mieux pas reporter ce qui pourrait être fait cette après midi….Isa et Christelle ont un peu de mal à digérer la « plaisanterie »… mais finalement en fin de matinée, en approche de Gorakshep (5100m), elles acceptent le challenge, après le repas de midi, d’enchainer avec le sommet …oh merci Kamal, me dis je !!!!
12 heures… après un bon petit repas, on prépare nos sacs avec des vêtements chauds (le froid de l’après midi) pour entamer notre ultime objectif : le Kalapathar à 5550 m, le plus beau belvédère qui soit pour admirer Sagarmatha, le toit du monde. Déjà 3 heures de marche le matin à 5000m. les filles se calent dans mon pas, on commence..Isa souffle beaucoup, sa respiration, comme à Gokyo Ri, la gêne. On avance cependant régulièrement. Le vent très rapidement nous assaille. La poussière, nous oblige parfois à s’arrêter. Plus on monte, plus le vent est violent.ca devient très difficile.  Le vent ne nous lâche plus. Il nous glace les os. Isa souffre mais encaisse sans broncher le manque d’oxygène. On a le nez collé au  sol. Plus on monte moins on est stable. On est obligé de s’arrêter, se cramponner aux rochers pour ne pas être renversé. Une petite voix nous appelle… c’est Kamal, qui était devant nous. On le retrouve blotti derrière un rocher. Depuis hier soir, après avoir gouté au yak , il est malade. Il n’a pas de gants. Sa veste est aussi terriblement inefficace. Il me demande mon sac à dos pour se protéger un peu le dos du froid… On continue.. C’est de plus en plus difficile. Le final n’est fait que de rochers. On atteint enfin le sommet battu par les vents. Le vent semble bien plus violent que lors de certains de nos cyclones. Peut être  150 km / h ?....on s’accroche, se protège comme on peut au sommet. Sortir la banderole du sac et la tenir pour la photo semble un exercice improbable. Je me résous à quitter les gants et en 10 minutes je fais film et photos, là où j’aurais voulu passer une heure. Kamal me tient dans le dos … drôle de séance photo….. on n’a vraiment pas envie de s’attarder.. en 45 minutes chrono (l’altitude n’existe plus en descente) on redescend nos 500 mètres….on l’aura fait….
La fin de journée est bercée par nos pensées sur cette difficile ascension et la fatigue bien légitime qui nous habite.
A 9h00 du soir ce 31 décembre il se met à neiger….

1 er janvier 2011…quel cadeau….

J15 : au réveil on découvre une fine pellicule de neige, même le Kalapathar cette montagne noire, est blanchie. Les sommets sont accrochés….merci Kamal, quelle chance… aujourd’hui c’était cuit …. Quelle chance… je n’ose imaginer ceux qui ce matin vont monter pour rien ou presque…nous aussi on aurait dû….Ca y est, c’est étrange ce matin de se réveiller en pensant qu’on a fini. Le chemin du retour s’offre à nous, avec une petite poudre blanche qui va avoir la délicieuse idée de garder au sol cette envahissante poussière de la haute vallée du Khumbu. De la descente, plus d’effort… et évidemment ce soir, 800 m plus bas une petite Everest beer pour fêter ça !!! C’est tellement dommage que François ne puisse être avec nous pour la déguster !!!
On entame notre chemin du retour qui ce soir va nous mener à Pheriche (4400m). Le brouillard va nous accompagner, pour rejoindre une autre vallée inconnue à nos yeux. Nos pensées sont bercées par ce sentiment de joie de se dire qu’on a eu raison de persévérer, malgré tant de signes « contraires ». J’avoue pour ma part, l’objectif étant rempli, éprouver moins de plaisir à entamer cette descente… pourtant de belles surprises nous attendent.
 
J16 : Ce matin direction Tengboche… et son monastère. Nous repassons sous la barre des 4000m . Le paysage de haute montagne laisse place à la vie sous toutes ses formes.. on retrouve les villages habités, les enfants dans les rues, les animaux, les poules, les chamois… ce chemin , le plus direct vers l’Everest est ponctué de stupas, de temples. C’est un régal. Nous traversons des cours d’eau, de belles forêts blanchies par la poudre de la veille. Enfin après 200 m d’ascension nous atteignons Tengboche. Magnifique petit village au pied de la plus belle montagne de l’est de l’Himalaya : l’Ama Dablam. Jolie face blanche telle le Cervin qui semble prendre dans ses bras le village où ont élu domicile des moines bouddhistes qui nous convieront à assister à une de leurs prières au sein de leur magnifique monastère.
J17 : C’est avec un peu de regret que nous quittons ce magnifique lieu pour rejoindre Namche Bazar, lieu de tous les rêves de tous les espoirs, porte de la haute montagne.


J18 : Notre dernière journée de trek nous attend : 5 heures de marche pour rejoindre Lukla. On redécouvre avec un immense plaisir cette magnifique vallée pleine de vie, ponctuée par toutes ces passerelles impétueuses. Nous croisons tous ces touristes neufs, certains dans des tenues assez improbables, plus proches de la tenue de ville que d’un trek dans le Khumbu. Nous on sait…. Le bruit des avions approche, notre petit aéroport est là. Comme nous sommes en avance sur notre planning, nous devrons attendre 2 jours et l’intervention « appuyée » de notre « logeuse » pour enfin, monter dans le twin otter. 35 minutes à admirer ces merveilleux sommets, ces contreforts. 35 minutes à regarder une dernière fois la face noire de l’Everest qui disparaitra enfin derrière une jolie montagne blanche.

Epilogue :

Nous retrouvons, Kathmandou, la bruyante, la poussiéreuse, la vivante… on est déjà si loin de ce peuple tibétain … et encore si proche d’eux. Dernière journée de visite. Dernier repas avec ce cher Kamal. Retard habituel de l’avion.. arrivée à New Delhi, 4 heures à « se battre » pour retrouver nos bagages..que nous n’apercevrons jamais, sauf à Maurice…une dernière nuit sur un fauteuil d’aéroport, pour ma part, ce sera pour avaler « Annapurna, premier 8000 »..c’est si dérisoire ce que nous avons fait…le bilan semble positif dans toutes les têtes…tout le monde rêve de revenir,.. faire un trek de 6 jours en famille à Poon Hill, faire en 11 jours le tour  « par le nord » des Annapurnas… et rajouter en passant un petit 6000….
Népal qui veut….

on vous attend...
Xav


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pour le film ... voir avec xav