PARTAZ

Se retrouver pour partager des gouttes de sueur, des émotions, des moments de douleur et de plaisir, des joies et aussi quelques peines. Quel que soit le niveau de chacun, utilisez ce blog comme bon vous semble pour proposer, soulager, blaguer, et surtout partager. Et n'oublions jamais que le trail c'est comme la vie après les bas il y a les hauts ... (confusius, je crois...)

dimanche 31 octobre 2010

La diagonale du fou, Laurent MUSNIER

Etape par étape, les moments forts de mon premier grand raid de la Réunion.

- jeudi 21/10/10

18h00, arrivée sur le lieu de départ. Derniers préparatifs, dernier repas, et vers 20h, je quitte Maryline pour rejoindre le parc fermé avec les 2500 autres coureurs.
22h00, le départ est donné, premiers mètres au ralenti dans la foule, puis arrivée sur la Nationale et vue sur 2km de coureurs à la frontale devant moi, un choc, nœud à l'estomac, excitation, la course commence.

22h20 on quitte la route pour commencer notre ascension du volcan, j'arrête de courir, je me mets « en fonction marche rapide » (ce que je préfère), je dois être 2000ème environ, j'avais décidé de partir lentement.
vendredi 22/10, 0h30, fin de la route forestière après 15km de pente douce, j'ai dû gagner 300 places, mon allure est bonne, pas de douleur, je suis dans mon rythme, premier contrôle et ravitaillement, on entame le gros de la montée, bouchon au début du sentier, suivi de 1h30 au ralenti dans la forêt très dense des hauts de Saint Philippe.
3h00 environ, on sort de la forêt, l'altitude commence à se faire sentir, la pluie a fait son apparition par intermittence, le rythme s'accélère, la température descend rapidement. Bonnes sensations, pas sommeil. Je suis concentré sur mon alimentation pour anticiper mes coups de fatigue. On sort rapidement des nuages, les étoiles et la pleine lune nous guident. Ma frontale n'est pas très puissante, je décide de changer les piles, ça va mieux!!

5h00 Depuis 20 min on entend de fortes vibrations et bruits sourds, le volcan est en activité, nous allons pouvoir l'admirer. Pause de 5min, détour de 30m pour le point de vue. Il fait froid, mais les images sont envoutantes. 5 coulées rouges parallèles descendent la pente en contre-bas à environ 2km500, pas de commentaire, ça vibre à l'intérieur...
5h28 contrôle et ravitaillement de FocFoc, 3°C environ, surement 60km de vent, 2350m d'altitude. La soupe chaude est un délice, mais personne ne traine à la savourer. Les premières lueurs du jour arrivent, on attend le soleil avec impatience. 1452 coureurs me précèdent.
6h00 ravitaillement de la plaine des sables, les couleurs rouges de la roches et les premiers rayons du soleil, j'ai accéléré le rythme, je n'arrête pas de doubler, au point de regretter parfois d'être parti si lentement, mais je sais que le départ lent est une garantie supplémentaire pour espérer arriver... il reste 130 km!!! La traversée de la Plaine des Sables et la montée jusqu'à l'oratoire Ste Thérèse sont parmi les endroits que je préfère, j'apprécie ces moments.
6h54 presque 9h de course et 40km. je suis 1286ème. Michel m'attend au ravitaillement de Piton Textor, accueil chaleureux, il m'a préparé quelques barres de céréales. Quelques mots, impressions, ça fait du bien de parler, d'entendre des encouragements. Je repars direction la Plaine des Cafres où l'on m'attend. 10km en descente essentiellement, je décide de courir dès que j'en ai l'occasion.
8h00 environ, je cours assez souvent, en alternance avec la marche, de sorte à relâcher au mieux tous mes muscles, des petites douleurs viennent et repartent. J'essaie de les gérer au mieux. Arrivée à la Nationale, Chantal, Alain et Raphaël sont là, ça me fait plaisir de les voir. Je les laisse très vite, le ravitaillement est à 2km. Je vais bien, la contracture du mollet droit est revenue tout doucement. Je croise Claire qui est allée à la rencontre de Maryline. Il y a beaucoup de monde, des encouragements permanents. On se sent fort dans ces moments et fier d'être là, le moral est de plus en plus fort.
8h29 arrivée au ravitaillement, 1700m d'altitude, 1184ème. 1h30 de retard sur les prévisions. La famille Tomietto au grand complet, Guiseppe et Michel sont là aussi, Maryline arrive quelques minutes plus tard. Première vraie pause depuis le départ après 10h30 de course. Je me change complètement, sauf les chaussures. Les pieds vont bien, les jambes sont raides. Etirements. Maryline me masse les jambes. Elle a tout préparé, les compléments alimentaires, vitamines, sels minéraux, la recharge de la boisson dans le sac, mon repas salé. Tout le monde est aux petits soins, quel bonheur!! 40 minutes de bien être, et de chaleur humaine, malgré un peu de fatigue.
9h10 Je peux repartir, les forces sont là. Le soleil, le moral. 40km avant de les retrouver à Cilaos, je connais le parcours, il me plait, à l'attaque, une deuxième course commence.
10h10 col de Bébourg, je passe la petite difficulté avec deux autres coureurs très sympas le temps passe assez vite, bonne humeur. On retrouve un peu de route bétonnée, j'alterne la marche et la course toujours en cherchant à être le plus efficace sans douleur, avant de commencer un sentier étroit et tortueux dans la forêt primaire de Bélouve. Le rythme ralentit car le sentier est technique. Bouchon. le serpentin de coureurs ne se lâche plus jusqu'à la sortie du sentier, interminable, mais contrairement à la majorité je le prends à la dérision.
13h00 Arrivée au gîte de Bélouve, je suis chaud bouillant, le rythme faible du sentier a permis de récupérer un peu, je me sens bien, je mange régulièrement, j'entame la descente vers Hell-Bourg.
13h48 arrivée à Hell-Bourg, 980m d'altitude, 71km de parcourus, 1088ème. Bcp de coureurs ont décidé de faire une longue pause. L'ascension la plus difficile nous attend dès la sortie du Ravito, celle du Cap Anglais. 1200m de dénivelés, 2 bonnes heures de montée si pas de coup de barre. Suivie d'1h de montée plus douce jusqu'au gîte du Piton des Neiges. 3h de grimpette en perspective au moins. Ca fait peur a bcp. Pas à moi, j'aime ce type de montées, je connais le rythme qui me convient, je vais surement doubler encore. Ma motivation est au top, je décide de ne rester que 15 min (alimentation et étirements), puis je repars. Je réalise en démarrant que cela fait 16h de course, bien plus que je n'avais jamais fait. Je me sens vraiment bien, j'ai rattrapé en partie le retard du volcan, je pense être à Cilaos vers 19h, donc faire la descente du Bloc de jour, ce qui n'est pas négligeable. Je suis euphorique, endorphines...
14h30 nous passons la rivière, le gros de la montée commence, après avoir doublé une trentaine de fois, je me suis calé dans les pas d'un coureur qui me semble avancer au rythme qui me convient. je peux débrancher un peu le cerveau et suivre ses pas sans réfléchir.
15h00 l'ascension se passe bien, la pluie arrive, la température baisse, j'hésite à faire une pause pour me changer. Je décide de rester dans le rythme quitte à avoir un peu froid.
16h00 arrivée au sommet du Cap Anglais. Pause alimentation et surtout vêtements chauds, je n'ai pas souffert dans la montée, c’est ce que j'espérais. 5min et je suis reparti.
17h12 arrivée au gîte du Piton des Neiges, ravitaillement. 2470m d'altitude point culminant de la course avec l'oratoire Ste Thérèse. J'ai un peu ralenti, j'accuse un peu le coup des efforts des 19 premières heures. Je suis à mi-parcours! et je suis 825ème!! les plus grosses difficultés sont derrière. Je commence à entrevoir une réelle perf. les 45h sont à ma portée, peut-être mieux, mais il va falloir dormir à un moment ou à un autre, ce problème va se poser. Je ne fais pas de nouveau plan, je suis ma stratégie. Direction Cilaos par le Bloc. Cette descente est la plus dure du parcours. Gros risque de blessure musculaire, je décide donc de l'entamer avec prudence.
17h25 la descente lente a ce défaut de solliciter les cuisses en excentrique, du coup les tendinites apparaissent, au dessus des rotules. Si je continue, je n'arrive même pas en bas... Je décide donc de sauter les marches en ne pliant que très peu les genoux, du coup j'accélère, et je me reconcentre. Les douleurs passent en quelques minutes.
18h40 arrivée au bas de la descente, Maryline et Laurent ne sont pas là, ils ont du retard, je les retrouve 5 min plus tard, Charlotte les accompagne. Je vais à un bon rythme. Tombée du jour. Fatigué, mais pas très attentif à la fatigue, tellement je suis heureux d'en être là avec eux, dans un état tout à fait correct. On plaisante, Mary est toute excitée. Christine m'attend pour me masser. Je dois manger me doucher me changer, et repartir. C'est ce que j'avais prévu. Dormir n'est au programme que du 103ème km, nous en sommes à 90km.
19h03 arrivée au Stade, 773ème. 21 heures de course, 90km........ On me dit que le premier n'est plus très loin de l'arrivée, un autre monde.
Françoise est également présente, que de signes d'encouragement et d'amitiés. Les camarades de la TMTT sont venus me voir avant leur départ du lendemain matin. Je ne saisis pas la difficulté réelle de cette épreuve. Tout se passe bien, pas de souffrance que tant sont déjà en train de vivre. Certains ont déjà abandonné.... reste tout de même 73km, l'inconnu est devant moi. Les soins passés, je file à la douche. Horreur en arrivant, c'est froid! je décide quand même d'y aller, la sueur créée des irritations qui peuvent m'handicaper... Les premières secondes sont saisissantes, l'eau n'est pas froide mais glaciale! Quelques secondes la tête sous le jet. Mes dernières secondes sous l'eau. Je me rends vite compte de mon erreur. Je suis plus fatigué que je ne le pensais. Le choc thermique a fini de me vider. Je m'essuie lentement en grelottant, je m'habille et rejoins les autres. La deuxième partie euphorique de la course et terminée, je commence la troisième, celle du mental et des tripes. Je pars manger un repas chaud, pâtes et poulet, pas terrible, la soupe est bonne. Je suis au ralenti, j'accuse le coup. Les 13 km qui me séparent de mes parents dans Mafate sont devenus gigantesques. Je dois tenir pour dormir là-bas.
20h28 après quelques minutes de réflexion, je conserve ma stratégie et je file vers la cascade bras Rouge puis le Col du Taïbit. Arrivée prévue à Marla vers 1h du mat. A la sortie du Stade je suis 661ème. Les premiers hectomètres me réchauffent, je m'arrête pour parfaire mes conditions de nuit. Je ne vais pas vite mais rythme régulier.
21h15 cascade Bras Rouge, je vois que mes réflexes sont plus lents, c'est normal. J'essaie de faire attention, de ne pas faire monter la température pour permettre aussi à mon estomac de travailler un peu. J'ai besoin d'énergie. Dès le début de la montée j'ai très soif, je prends aussi des barres et des gels énergétiques, mais rien n'y fait, mon rythme est désespérément lent.
22h33 Arrivée au ravitaillement du col du Taïbit. 642ème. Je ne suis pas le seul à galérer. Mais les jambes vont bien pas de bobo. Je décide m'asseoir quelques minutes avec une soupe chaude. Petits mots de réconfort de la part des bénévoles. Une couverture de laine pour ne pas se refroidir, à 2 mètres du feu de bois, les grelottements me reprennent, je ne suis pas bien du tout. J'appelle mes parents, je ne serai pas là à 1h comme prévu. Mon état s'empire, je sors ma couverture de survie, allongé sur un lit de camp, je somnole pendant plus de deux heures, sans vraiment dormir, je ne vois pas comment sortir de se brouillard.
1h00 Troisième appel de Maryline, je lui dis que je veux abandonner, je craque, larmes, comment passer d'un état d'extrême jouissance à celui de détresse en moins de 5h!!! Appel de Laurent également. Ils ont tous les deux des mots extraordinaires. Ca me calme. Les images des heures passées réapparaissent et la chaleur revient.
1h30 je ne grelotte plus. Pensées positives.
1h45 je saute dans mes chaussures. Je range mon sac. Les bénévoles me voient debout avec le sourire et de la détermination, ils partagent mon bonheur de renaître. Je sens de l'émotion autour de moi. Des souvenirs gravés...
2h00 j'allume ma frontale, je préviens mes parents, je serai là vers 5h. J'entame les 750m de dénivelés du col du Taïbit. Rencontres, discussions, le temps passe, les km aussi, l'énergie est revenue avec la digestion probablement. Je me rends compte que j'ai grillé un peu trop vite mes cartouches avant Cilaos. J'espère en avoir fini de le payer.
3h45 sommet du col. Ca va bien c'est passé vite, une petite heure de descente encore.
4h35 je rejoins mes parents rassurés de me voir, ils n'ont pas dormi, inquiets. Je me couche sur leur lit et laisse ma marraine s’occuper de mes jambes grâce à son savoir faire de kiné, puis je m'endors.
6h00 ils me réveillent. Préparation du sac, je ne suis pas bien réveillé, je prends le temps.
7h02 je pointe au ravitaillement quelques centaines de mètres plus bas : 1182ème!! normal, mais je pense avoir récupéré, c'était nécessaire. Bonne ambiance, tout le monde est content d'avoir franchi la deuxième nuit. 33h que nous sommes partis. Gros petit déj, derniers encouragements de mes parents. Une Quatrième course commence, celle de la gestion. Je dois tirer des enseignements de mes erreurs. J'ai le moral.
8h01 ravitaillement de trois roches, j'avance bien, 1108ème. Je reste 2min. et je repars.
9h24 ravitaillement de roche plate, 1075ème, idem.
10h40 Ilet aux Orangers, 1020ème. je gère les différents petits bobos, en adaptant ma course. je m'étire, je remplis ma poche d'eau. On me prévient, prochain ravito dans plus de 10km avec des phases de montée difficiles et au soleil. En effet la température est montée, d'autant que l'on est descendu dans le cirque (alt : 850), et on doit encore descendre. Je ne prends pas la bouteille supplémentaire qu'on me propose.
11h00 alternances de montées et de descentes, il fait chaud. Je bois bcp.
12h00 toujours même profil, le décor est magnifique. Je tire sur ma pipette, plus d'eau! Je dois donc réguler mon allure, je me mets en mode économie. Je peste un instant contre moi même. Et je me reconcentre. J'ai bcp bu je devrais pouvoir tenir un peu sans difficulté.
13h07 arrivée au ravitaillement de Deux Bras, enfin! 948ème. Nouvelle vraie pause, le plus gros ravito avec Cilaos, je vais profiter des lits de camp, des kinés et des podologues!!!
J'ai bien programmé mon temps : hydratation, repas, récup (20min de sommeil environ), puis massage. J'ai une petite ampoule à l’orteil, mais l'attente pour voir un podologue est immense, je zappe. Je me rends compte en faisant mon sac, que ma poche d'eau n'avait pas accueilli les 2litres prévus mais bien moins car elle est compressée par le reste de mon équipement. Je prends soin de la remplir après avoir vidé mon sac. leçon à retenir...;
15h00 je quitte le poste en 1015ème position, pour une nouvelle ascension très difficile que je ne connais pas, la montée sur Dos D'Ane. Puis longue descente vers la possession où je dois retrouver du monde.
15h15 après 1 quart d'heure tranquille, je passe la seconde, je me sens bien, je double...
16h25 arrivée au sommet, beaucoup de monde, on m'avait dit 2h de montée, j'ai mis moins d'1h30, sans me mettre dans le rouge. C'est incroyable, je n'en reviens pas d'être capable d'accélérer encore. Surexcitation!
17h00 je dis bonjour à deux gars assis au bord du chemin, l'un d'eux décide de m'accompagner. Plus d'une heure de discussion et de descente effrénée, j'ai lâché le frein, j'entrevois l'arrivée avec de nouvelles perspectives. un nouveau grand moment dans cette aventure.
18h20 j'aperçois Maryline dans le chemin. Elle prend notre rythme, elle essaie, nous allons vite. Echanges d'impression. mon accompagnateur est déconcerté par ma facilité. J'ai déjà ressenti ça quelques heures avant. envie de revivre ces moments d'euphorie et peur de retomber de haut encore.
18h40 arrivée au ravito de la Possession, 849ème, grosse ambiance, musique, encouragements. Christine m'attend à nouveau pour une nouvelle séance de réflexologie. Je ressens qu'elle me fait du bien. Je demande à tout le monde de me laisser tranquille pendant qu'elle s'occupe de mes jambes. puis pause avec toute la famille qui est rentrée de Mafate dans la journée, Caro est là aussi, son sourire est ampli de paix. Passage de Rico heureux de me voir en bon état. En tout 45 min de pause, je me ressource pour la dernière ligne droite, un peu plus de 20km, un détail au vu de ce qui a été avalé, de l'état général de mes jambes et de mon moral!!
19h25 je repars. la troisième nuit commence, elle ne devrait pas être longue, j'espère toucher au but avant minuit. Je sais que je vais finir. Bcp de sentiments mélangés.
L'entame du sentier des anglais est raide, mais dès que le rythme est trouvé, j'avale à nouveau les concurrents, je m'amuse même à les compter!
20h49 Arrivée à la Grande Chaloupe, 788ème. Boisson, fruits secs, et ça repart!!
21h45 Dans les rues de la Montagne, la pente est raide mais je continue à appuyer, juste à la limite pour ne pas léser mes mollets ou mes cuisses. Un peu de pluie, inquiétant car il reste encore une descente périlleuse, mieux vaut qu'il fasse sec!
22h30 la montée vers le Colorado, dernier ravitaillement, n'en finit pas, on rentre dans la forêt, toujours euphorique. Appel de Raphaël, je ne sais comment expliquer comment je peux encore "envoyer" après plus de 48h. Sensation de voler sur le sentier, je ne sens plus mes jambes.
23h03 Le Colorado, 723ème. Un vent à décorner des bœufs, froid, envie d'en finir. Après la soupe je commence la descente. La pluie s'est arrêtée.
23h20, le premier 1/4 h est tranquille, agréable, on m'avait annoncé une descente compliquée, je m’attends au pire, en espérant qu'il arrive le plus tard possible.
23h30 le sentier s'est passablement dégradé. Pente raide, terre, feuilles sèches et rien pour s'accrocher à part quelques arbres sur les côtés. Les pieds ripent sur des racines, j'ai l'impression d'avoir des dizaines d'ampoules. Le sentier est long, très long, je me rends compte qu'arriver à minuit est impossible, je ne suis vraiment pas un descendeur!!
00h15 Le stade de la Redoute s'est rapproché de façon significative, je touche au but. Le dernier km est périlleux, sur le fil du rasoir je me récupère de gamelles, mes forces me lâchent.
00h25 je passe sous le pont, synonyme de la fin des efforts. Dernière ligne droite descendante en bordure du stade. Même à cette heure la foule est importante. Je rentre dans l'enceinte et je vois rapidement toute la famille qui est là impatiente, Maryline avec un grand sourire de soulagement. Les 100 derniers mètres... Un coureur me prend la main et passe la ligne avec moi.
50h27min de course, 707ème.
Je savais depuis plusieurs heures que je franchirais la ligne. Ce n'est pas une délivrance en soi. Laisser mes jambes et mon mental tranquille est une délivrance. Le stress peut s'en aller.
Je viens de vivre des heures privilégiées.
De nombreuses personnes se sont mises à ma disposition pour partager un peu de ce défi.
J'ai surtout passé 50h avec moi-même, je me connais un peu mieux.
J'ai repoussé les limites que je connaissais de mes capacités.
Et de mon mental.
Ces épreuves sont hors normes, elles ne sont pas recommandables, mais c'est tout de même des moments de grande émotion que je ne regrette surement pas.
J'ai la chance d'être en bon état quelques heures après seulement.
Quel bonheur.

Merci à tous ceux qui m'ont encouragé par leur présence, leurs messages, leurs mots, leurs pensées.

A très bientôt.

10 commentaires:

  1. félicitations champion...
    tout est dit en filigrane dans la 1ere ligne... ton premier mais pas dernier même si tu ne le sais pas encore...ton récit d'émotions magnifie ce que tout le monde recherche dans ce "combat"....
    respect !!

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  2. Respect effectivement ! On sent bien la magie du grand raid, une aventure sportive mais surtout humaine... un voyage intérieur qui te change vraiment... une "grossesse" de quelques dizaines d'heures de course et de plusieurs mois de préparation pour faire naitre un nouvel Homme... encore Chapeau !

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  3. Superbe Lolo! Quelle plume!

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  4. Des copains, de la solidarité, du plaisir, de grosses émotions, c'est ça le grand raid !
    Félicitations Lolo.

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  5. Bravo encore mon Lolo. Que d'émotions cela a été pour nous de te suivre, heure par heure, dans tes efforts...Nous sommes fiers de toi !

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  6. Bravo, bravo, bravo!!!!
    superbe effort, super mental, super équipe!

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  7. La tête et le coeur toujours là-bas...
    Merci pour tous ces moments extraordinaires vécus grâce à toi !

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  8. Maman a dit...
    Bravo mon Lolo. Tu m'as fait vivre de grandes émotions grâce à ton courage. Quel bonheur d'avoir pu être auprès de toi pour le partager. Tu es mon champion.

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  9. Impossible de faire de grand discours après ça!! simplement "respect" grand frère!! cela dit je pense que ma présence près de ton coeur (1905!!) a fait beaucoup!! gros bisous

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