PARTAZ

Se retrouver pour partager des gouttes de sueur, des émotions, des moments de douleur et de plaisir, des joies et aussi quelques peines. Quel que soit le niveau de chacun, utilisez ce blog comme bon vous semble pour proposer, soulager, blaguer, et surtout partager. Et n'oublions jamais que le trail c'est comme la vie après les bas il y a les hauts ... (confusius, je crois...)

mardi 2 novembre 2010

merci Yo, et Yes !!!!!! Je l’ai fait ! par Cathy


Ma première course.

6h, stade de Cilaos. Je me sens  détendue et en même temps euphorique ! C’est ma  première course, mon premier dossard. Il y a du monde partout, Philippe s’avance dans la foule, il est déjà parti dans sa tête, concentré et imperturbable. J’essaie de ne pas m’éloigner des autres tout en restant le plus longtemps possible auprès de mon David !

Ca y est c’est l’heure du départ, je me place en queue du troupeau. Lolo, Xavier et Jérôme deviennent de plus en plus petits au loin, et je suis entourée de nouveau x compagnons installés dans un petit rythme pépère ! Gros embouteillage dans la montée vers le piton, ce n’est pas plus mal, ça permet de préserver mes gambettes pour la suite des kilomètres ! J’arrive au gîte du piton en 2h40 mais une bonne vingtaine de minutes d’attente avant de pointer ! Beau soleil, mais quel froid ! Malgré les gants (encore merci Philippe) mes doigts glacés ne deviennent plus fonctionnels. Merci aux organisateurs de m’avoir ouvert les barres de céréales, la poche à eau… C’est reparti pour la descente vers Helbourg. Rebouchon ! J’ai envie de cavaler, alors je demande un passage. C’est pas toujours bien apprécié !!!Une blonde en mode « je suis en randonnée tranquille avec mes bâtons »  ne comprend pas que certains ont un rythme qui ressemble légèrement plus à celui d’une course ! Tant pis pour elle, je trace et la laisse avec son débit de parole bien supérieur à celui de ses pas ! La voie est libre, me voici galopant pour retrouver Sébas à 11h10 sur le stade ! J’ai l’impression d’avoir perdu un temps fou ! Petits pansements préventifs aux pieds, croissant au jambon, tucs et c’est reparti ! Je n’avais jamais vu Salazie avec un pareil soleil ! La montée est raide mais les paysages splendides ! Je suis en super forme, je bois, je bois, je bois, et j’avance ! Beaucoup de coureurs sont en « warning » sur le bord du sentier ! 15h50, j’aperçois un homme arrivant en sens inverse… Mais c’est mon David ! 10 mn de marche nous sépare du poste du sentier scout ! Pause massage, repansements aux pieds, tarte à la tomate… Les talents de photographe d’Anaïs sont mis à mon service, et la voilà qui immortalise la séance de massage en petite tenue ! Pierre m’est d’une aide précieuse pour l’approvisionnement du sac en barres et autres gels, sans oublier Antoine, son pull rouge, sa DS et son sourire qui mettent de la joie et de la bonne humeur !  La pause est un peu trop longue, alors tout à coup, gros frissons, je tremble comme une feuille, c’est l’heure de repartir  et commence ma descente vers Aurère. J’y arrive à 19h, super ambiance, super accueil ! Pause 10mn et c’est reparti  vers Deux Bras. Je double pas mal, ça fait du bien ! Je me retrouve seule, aucune frontale en vue, et c’est là que je me fais doubler par un mec sans dossard ni bracelet, qui s’arrête un peu plus loin derrière un rocher et éteint sa frontale ! Gros coup de flip, je fais demi tour, pour retrouver un couple avec qui je reste jusqu’à  Deux Bras où d’autres personnes me font par de leur rencontre avec le mystérieux inconnu des sentiers !  Grosse pause (1H), massage, repas chaud ! Et puis montée vers Dos d’Ane, je décide de ne plus rester seule, je squatte donc une bande de marcheurs, mais le rythme est un peu lent… Arrivée à Dos d’Ane, et malgré l’heure  tardive (1H), le public et les applaudissements sont là ! La descente vers la Possession est interminable, ça monte ça redescend dans des chemins de chèvres… plusieurs fois j’entends des métro, à la vue des lumières de la Possession, dirent :  « voilà Saint-Denis, on y est presque ! » Grande déception pour eux quand je leur fais part de leur erreur ! Je commence à vraiment fatiguer, mes jambes sont dures comme du roc, mes plantes de pieds douloureuses… Je sais que mon David m’attend en bas… Ca y est, les lumières de la ville et le poste de la Possession ! Il est 4h30. Retrouvailles, changement de chaussettes et c’est reparti ! Mais les jambes sont lourdes, le rythme est lent, je vois le temps passer et j’ai peur de ne plus être dans les temps… David me traîne, m’encourage au mieux… 6h30, la Grande Chaloupe. Ca y est, c’est sûr, je ne serai jamais dans les temps au pointage du Colorado pour 9h00… Je n’ai pas l’intention d’abandonner, mais je ralentis, persuadée d’être hors temps… Plein de choses dans ma tête : l’envie d’aller au bout, la douleur de mes jambes et de mes pieds, Yo et son immense courage, le temps qui passe, la voix de David qui me dit de ne rien lâcher, et puis des voix imaginaires derrière moi, David qui m’affirme que personne n’est derrière nous,  les jaunes que je dépasse et qui sont bien mal en point pour certains, et puis les bleus que je dépasse, ça encourage, mais aussi les bleus qui me dépassent, je me trouve très lente, et puis j’ai du mal à respirer, encore la voix de David qui croit en moi, qui me dit que je peux arriver dans les temps, un coup de fil de Philippe pour me dire de ne rien lâcher… 8h30, le petit sentier dans le sous bois qui mène à la fenêtre. Un organisateur tombé du ciel, me dit :  « allez, n’arrêtez pas, on vous accorde du temps supplémentaire, vous avez le temps d’arriver là haut. » Je n’en crois pas mes oreilles, me voici envahie d’une nouvelle énergie qui me fait monter à un rythme quasi « killianesque ! » Le poste du Colorado pointe son nez, et j’aperçois  Robert Chicot signalant que je suis l’avant dernière avant la fermeture ! Il est 9h14, et nous tombons dans ses bras mes larmes et moi ! Trop de fatigue, d’émotions, d’efforts soutenus, je sens mon corps qui commence à lâcher, mais je ne dois pas me laisser aller, l’arrivée et encore à quelques kilomètres plus bas… Mes jambes n’apprécient pas du tout la descente et me le font sentir à chaque pas !!! Ca sent le stade et la foule accueillante, mais à chaque virage ce n’est toujours pas là… Enfin, le pont, on s’y approche, on passe dessous, je ne sens plus mon corps, et mes larmes m’envahissent, j’ai du mal à respirer, à y voir clair aussi, c’est tout embué à cause des larmes. Danièle est là, mais je la vois à peine, elle me sourit, me félicite, et je rassemble mes forces pour parcourir les derniers mètres en trottinant  tant bien que mal… On entre au stade, je ne sais pas où aller, je suis la voix de David, c’est mon radar, ma boussole. Sébastien est là, il sourit, tient une caméra dans les mains. La ligne d’arrivée est devant moi, je la franchis… Encore quelques pas et l’herbe du stade me tend les bras. J’y plonge et m’effondre… Tous mes proches m’entourent… Je me surprends à ressentir un sentiment de bonheur intense malgré le parcours final chaotique, la fatigue, les douleurs. Ma Fanny arrive avec son sourire qui me fait l’effet d’un bain de soleil réconfortant, elle me dit qu’elle m’a suivi à chaque étape, m’emmène un petit mot de Laura (dicté par téléphone d’Australie), les pleurs reviennent, ma maman au téléphone, impossible de parler, elle est dans le même état que moi… Je m’allonge ferme les yeux et me connecte quelques secondes avec Elle, son courage et sa force m’ont sans doute poussés dans les moments les plus durs, merci Yo, et Yes !!!!!! Je l’ai fait !

5 commentaires:

  1. bravo cathy, émotions d'un grand moment. Le sport dans toutes ses dimensions... félicitations

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  2. félicitation pour votre réussite, belle ténacité et splendide esprit "trail"
    Stéphane

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  3. Du sérieux pour une première!!! de quoi te dégoutter ou devenir accroc!!!
    A quand la prochaine?
    Ces efforts nous permettent de passer par toutes les émotions. Qu'est-ce que c'est bon!!
    Félicitations!!

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  4. Bravo bravo et encore bravo, un sacré petit bout de femme, un cœur énorme, une amitié sans faille, un mari digne de toi, et une famille en or, un exemple pour beaucoup !!!

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  5. je viens de relire le texte... aie aie aie, les fautes! ça la fout mal!!!!

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