Une nouvelle aventure, du bonheur
et des (mauvaises) surprises !
Totalement convaincu d'avoir appris de mes erreurs, c'est déterminé
et sûr de mon fait que ma préparation s'est terminée dimanche 19
octobre au matin dans notre sentier d’entraînement habituel.
Du repos, de la sérénité, des
assistances jamais aussi nombreuses... (trop ?)
Tous les feux sont au vert sur la ligne
de départ. Mon sac n'a jamais été aussi léger pour mon 4ème
départ de la diagonale des fous. Le strict minimum, et des sacs
d'assistance bien calculés... pour un temps sec !! Bon la pluie
se mêle à la fête dans les dernières heures, pas si grave !
Feu ! En milieu de peloton, je
prends mon rythme, plutôt rapide, bonnes sensations, objectif 2ème
ravito en moins de deux heures. Ce sera finalement en 1h49. Objectif
atteint, résultat efficace, pas de bouchon, je me laisse doubler de
temps en temps. Tout va bien sous les étoiles jusqu'à ce que le
lever du soleil s'accompagne de farine, puis de vent, puis de pluie
et de froid.
5 minutes avec Jean-Philippe un ami
avant Piton Textor, puis Mare à boue qui se rapproche. Lolo et Enzo
ont eu le courage de m'apporter sous leur parapluie mon tee-shirt sec
et du gâteau maison. (recette de Nat arrangée à ma sauce !!
un régal!)
Un mini rougail saucisse bien chaud
n'est pas de refus, les uns contre les autres à l'abri du vent. Les
visages sont marqués. Il n'est que 8h du matin, les 50 premiers kms
sont passés en 9h30, 30 min d'avance sur mes prévisions. J'ai une
patate d'enfer malgré le temps catastrophique.
Je pars vite à la deuxième tente pour
me changer... au milieu de nombreux cadavres congelés qui ne veulent
pas repartir pour la plupart !! Le temps toujours incertain de
la Plaine des Cafres en surprend plus d'un !!
Pour éviter l'hypothermie dans la
montée du Coteau Kerveguen, la stratégie est la suivante :
couverture de survie directement sur la peau, recouverte de 2 tee-shirts et veste de pluie. Nickel jusqu'au sommet et même
un peu chaud dans la descente.
Presque 15h de course : Cilaos
enfin !! Encouragements rapides de Cécile toujours au
rendez-vous de cette course mythique. Accueil magique de Raphaël,
Tof, et Elodie, petit coup de main de JD, qui fait parler son
charisme pour obtenir rapido les services d'une infirmière (deux
petites ampoules) , et surtout d'Elo qui me remet les jambes en état
neuf en moins de deux !!! De quoi repartir de plus belle après
une heure d'arrêt environ, accompagné de Raf, direction le gîte du
Piton des neiges. Tout est OK, la pêche comme dans toutes les
montées. En revanche le nombre de personnes en difficulté est
impressionnant, à peine 70 kms de passés, ça promet !
Petite halte au sommet, le temps
d'attendre Michel qui me rejoint pour faire un bout ensemble. La vue
sur Cilaos est magique, les « métros » sont subjugués.
Il est 17h30 et les lueurs de fin de journée sont magnifiques.
Les joies sont derrières,
malheureusement, les doutes commencent dans un sentier technique que
je ne connais pas bien, et que je fais de nuit, après la pluie de la
journée.
Les chûtes se multiplient autour de
moi. J'en réchappe d'un bon nombre également, et après une heure
et demie de galère on s'approche enfin du gîte de Bélouve !!
Il est 20h30. Tout va bien, mais Michel et moi nous jurons que ce
sera la dernière fois. La peur nous a pris aux tripes. Les risques
étaient réels. Nous sommes passés sans bobo...
L'heure de descente vers Hell-Bourg
permet d'oublier un peu ce passage difficile, et c'est dans la bonne
humeur que j'arrive près de Marion qui attend pour me masser.
Je pointe à mi-parcours à 21h30 (23h
de course pour 87kms, 870ème env.), je reviens vite, et me laisse
aller à ses deux mains expertes et celles d'Anaïs !! C'est pas
la classe ?! Sauf que n'ayant pas beaucoup anticipé cette pause,
je ne l'ai pas programmée correctement et ne leur donne pas de
consigne... et surtout je ne respecte pas celle de mon coach :
« si t'es bien, tu ne t'arrête pas !!! tu bouffes les
kms !! » le mal est fait, le froid commence à m'envahir,
et l'envie (l'envie seulement) de dormir... je m'éternise dans cet
endroit qui n'aurait dû me voir que quelques minutes. Pas moyen de
dormir dans le dortoir, la pluie qui reprend de plus belle... tout ce
qui faut pour faire la plus belle des conneries...
Et voilà ! C'en est fini de 4
mois de préparation, pour un demi-résultat... c'est-à-dire rien,
puisque cette course c'est « tu finis ou tu finis pas »... ;
pas d'alternative, pas de récompense émotionnelle... Bref, c'est ni
fait ni à faire, et oui : l'histoire se répète !!
Pour qu'elle ne se répète plus, faut
faire autre chose, de moins long de préférence !! Si c'était
ça la leçon ?
Merci à tous ceux qui m'ont aidé dans
ma préparation, par leur présence, leurs encouragements, et
l'assistance qu'ils m'auront apportée !!! Ils se reconnaîtront.
Bisou et grand merci à Marion qui s'en
est voulue de n'avoir pas réussi à me faire repartir... tu n'y es
pour rien !!!!
Et merci à ma chérie de m'avoir
soutenu pendant toutes ces semaines de préparation, et ces 24h de
course.
A la prochaine !! ou pas !!
Merci Laurent pour ce partage ! On s'y croit, et on souffre avec toi !... 87km ce n'est PAS RIEN !!! Tu peux être fier de toi !!
RépondreSupprimerA la prochaine bien sur ! Chez Lolo samedi ? Et puis pour de nouveaux entraînements, d'autres objectifs... J'espère... Des bises et à bientôt !
Oulala ! C'est beau, dur à lire parfois, émouvant... cette course est dure, terrible ! Avant pour sa preparation exigeante, pendant où le mental emmerde le physique qui emmerde le mental... une lutte incessante pour continuer d'avancer....et après quand il sagit de faire le point. Heureusement la vraie vie est ailleurs, ceci n'est qu'un jeu... l'amour, l'amitié, la santé voila ce qui compte vraiment..à samedi pour verifier ça ! Bizz
RépondreSupprimerBisous Lolo, je suis entièrement d'accord avec Phi !!
RépondreSupprimerUne aventure reste une aventure. L'esprit peut être en faille, mais pas le coeur. Tu l'as écouté champion. Un magnifique récit de plus pour tricoter sa retraite :)) Avec tout mon respect, biz
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