PARTAZ

Se retrouver pour partager des gouttes de sueur, des émotions, des moments de douleur et de plaisir, des joies et aussi quelques peines. Quel que soit le niveau de chacun, utilisez ce blog comme bon vous semble pour proposer, soulager, blaguer, et surtout partager. Et n'oublions jamais que le trail c'est comme la vie après les bas il y a les hauts ... (confusius, je crois...)

mardi 14 décembre 2010

Le retour de Gillou (2)...de Dos d'Ane au Zebre..sans jument...

Ma toute première TransDimitile.

Lever 5h15, pour un coucher à 1h du matin, ça fait juste !
La veille, j’ai appris qu’un ami me passait son dossard car il était un peu souffrant et n’avais envie de faire les 32 km en plus de 4 heures. Je n’avais pas compris sur le moment !

Bref, je prends ma voiture avec tout de même un petit pincement au cœur car la dernière fois que je suis aller à l’Entre-Deux, j’y ai laissé un moteur de Xsara. Là, il ne me reste que la voiture mulet une magnifique AX diesel, que je compte amortir encore quelques belles années (la caricature de la voiture pourave du prof zoreil).Bref, j’arrive donc au stade de l’Entre-Deux à 6h15, bien déterminé à ne casser aucun moteur ni organiques vitaux de ma personne. Je croise quelques dizaines de furieux qui courent tout azimut, à 45 mn du départ, ça me met la pression alors je rétrograde, passe la première et monte dans les tours pour trouver une place pas trop éloigné du stade.

6h30, je me suis enfin garer et part en savates 2 doigts récupérer mon dossard me répétant bien que si on me demande je me prénomme « Bernard ». Mais, j’ai tout de même de la chance d’une part ça aurait pu être « Clothilde » ou « Sabrina » et surtout j’ai économisé le transport de plus de 4 litres d’eau dans mon dos (c’est que ça boit un Gilou, et puis il essaie de tirer les leçons de la dernière journée noire à l’Entre-Deux).

6h45, j’ai enfin mon dossard, j’essuie tout de même quelques remarques sur mes chaussures de Trail non réglementaires (pourtant à Grand Bassin j’en ai vu remonter un bouteille de gaz au dos avec les doigts de pied à l’air libre). Le trail, c’est vraiment devenu un sport comme beaucoup d’autres où il faut arborer l’uniforme officiel du parfait Trailer, pour ne pas trop dépareiller.
Je me résous tout de même à aller changer de chaussures, et puis zut j’ai au moins mon short d’athlétisme ras les fesses pour garder la différence à laquelle je tiens et puis à l’approche de l’été je me suis rasé les guiboles, il faut bien uniformiser le bronzage pour trainer sur la plage, le bronzage cycliste c’est pas toujours bien perçu.

6h55, échauffement de 4mn presque tout seul sur le pelouse du grand stade alors que tout le monde est déjà aligné. Ils se mettent la pression, c’est pas bon!
6h58 Zut, il annonce 1mn avant le coup de pétard, ils sont sur quel fuseau horaire à cette altitude.
6h59 Départ, je fais un tour de stade au milieu du 1er quart de la flotte car je n’ai pas envie de me faire piégé dès le premier goulet d’étranglement, cf Kala et Raid SFR.
Du coup je me retrouve dans la première centaine, on attaque la sortie du Stade et dans le première pente qui je vois pas qui me double en me regardant de bas, ma petit Maud !!
Je me dis : « Mon Gilou c’est ton jour, il va falloir s’accrocher ! »
Après quelques lacets dans le joli village de l’Entre-Deux, pour exposer au public nos différents partenaires, nous attaquons les premiers petits lacets, la chevelure que j’aperçois au loin de Maud commence à attaquer le premier sentier de terre, les prémisse du fameux Zèbre que j’avais tant de mal à descendre derrière Phil il y a qq semaines.
Dans mon esprit, je dois faire entre 1h55 et 2h au sommet mais sans trop monter dans les tours,150 au max avec des pointes à 160 si je dois doubler qq bougs parti à fond pour le spectacle. Du coup j’oscille entre 140 et 160 mais ça va, je me sens parfaitement bien je me retiens d’accélérer trop car je prévois quelques restes de courage pour la descente qui reste incontestablement mon point fort !!
Je grimpe en compagnie d’une demoiselle qui se prénomme Christelle et qui, je crois, finit en tête du challenge de la montagne sur les parcours courts. Selon ses dires, elle a un lumbago c’est pour ça qu’elle grimpe cool aujourd’hui… Y a des jours, où il faut savoir lâcher prise !!
Passage au 1er ravito à 2h tout rond, je suis content et ne m’arrête même pas car j’ai encore plus d’un litre d’eau dans le dos et j’ai bien déjeuné durant toute la montée.

Je gagne encore une dizaine de places, je pense être passé dans les 120 au classement, ça me va et ça me booste un peu.
Je pars donc à l’assaut de la partie plate jusqu’à la chapelle et commence cette nouvelle portion seul puisque les autres sont en train de se goinfrer au ravito.
Le rythme me convient, je trottine sur une plaine légèrement vallonnée, enfin j’étais content de moi jusqu’à ce que le groupe de dix, qui avait terminé leur café, me rattrape et me dépose sur place !!!!
Que se passe-t-il donc, moi qui croyais avancer ! J’essaie d’accélérer un peu mais ma cheville droite m’alerte en répétant à chaque foulée: « Si tu veux arriver en bas avec moi, tu me laisses gérer à mon rythme sinon on ne va pas être amis mon coco !! ».
Je me résigne, les femmes et moi ça finit toujours comme ça, je cède à leurs caprices.
Je descends donc à mon rythme qui semble déjà assez soutenu pour Madame la cheville.
½ h que je descends déjà et toutes les 5mn un flot de 5 à 8 coureurs me double. Finalement, je suis vraiment content d’être arrivé avant tout ce monde au sommet, si j’étais descendu vite jamais je n’aurais pu l’imaginer.
1h de descente, vers la fin de la piste 4x4, j’entends une voix aiguë qu’il me semble reconnaître. 2 personnes me doublent à grande vitesse et j’entends : « mais c’est Gilou ».
Dalila !! Je suis très « content » de te voir, dommage que ce soit à fond dans la descente. Comme quoi, Einstein avait bien raison : tout est relatif, et je vous le confirme.
Je reste donc concentré sur mes 2 chevilles. Peut-être que je fais un blocage ? La peur de gagner ou truc dans le genre.
En tout cas, Dalila est passé à côté de moi 2 fois plus vite, le pire c’est qu’à l’arrivée elle m’a dit que dans la descente on l’avait beaucoup doublée.
½ h après moi au sommet, Dalila me double au bout d’une heure de descente, j’essaie de me remémorer la technique algébrique du fameux calcul des cyclistes partis à des moments différents et à des vitesses différentes autour d’un stade de 400m. Elle va donc Racine de 3 fois pus vite que moi, ça doit être ça ou quelques chose du genre, et puis Dalila est prof de Math, si j’accélérais pour lui soumettre mon raisonnement ?
J’essaie, ça dure une minute et je reprends mon rythme de croisière, 110 de pulsation parfois 100. Je me dis que pour les derniers kilomètres j’en aurais encore sous la semelle, à condition que le coureur précédent, qui sera sans doute avant-dernier de la course, ne soit pas trop loin devant moi.
Le Gite Emile passe, je me charge d’eau comme un chameau car le dessert des 5 ravines approche et on me l’a narré redoutable.
Le plus dur dans cette course, ça a été d’accepter de me faire doubler par des personnes courant 2 à 3 fois plus vite que moi tout en discutant du match de foot de la veille.
C’est mon chemin de croix. « Jésus, regarde moi, es-tu fier de moi ? ». C’est vrai que j’ai un peu pêché cette année mais pas tant que ça ! J’en connais qui en on fait tellement plus…
Il a du m’entendre. Je me surprends à descendre 2 fois plus vite que tout à l’heure et je redouble sur une heure une dizaine de vilains pêcheurs qui ont vraiment dû ne pas être raisonnable cette année.
4h de course : Pour Dalila, elle doit être presque arrivée à l’heure qu’il est, inutile de songer à reprendre des km sur elles.
Du coup dans les cinq ravines, c’est assez surnaturel, je me fais doubler et redoubler en descente et dans les montées les yeux sur mon cardio j’avale les concurrents.
Et oui, en descente je suis avec des coureurs de mon niveau mais en montée je suis le King de la montagne. Finalement, ça a du bon de ne pas aller trop vite en descente, au moins j’ai l’impression d’être victorieux à chaque sommet de ravine.
Le kiosque blanc : La montée la plus sympa, 10 mn de montée, j’ai pas arrêté de boire et de manger ! Eh !! il est presque midi, et puis à 30 degrés, l’hypo je crains.
Je demande au ravito combien il reste : « 4 à 5 km ». Ok la fin approche.
1km après, je demande à un riverain qui a sorti son tuyau d’arrosage pour nous rafraîchir au passage (Y a qu‘a l’Entre-Deux que j’ai vu ça, ca me fait chaud au cœur, j’aime cette Réunion là).
J’en profite pour demander combien il reste, le boug me répond gentiment: « encore 5 km, allez c’est la fin ! ». Quoi ? Eh les gars, vous êtes bien du coin ?
Le suivant, 1 km plus loin, me confirme bien que l’arrivée est dans 5km.
Ca m’a un peu coupé les jambes. Pourtant pour la Kalla, même histoire, à l’arrivée à Dos-d’Ane, tous les habitants disaient que l’arrivée était dans 500m, pendant au moins 2 km !!!
Gilou arrête de demander quand est-ce qu’on arrive ! T’as plus 10 ans et concentre toi sur ta foulée, qui par ailleurs commence à être bien fluide, il était temps !
Je me surprends à dérouler de très grandes foulées et à doubler une petite dizaine de personnes.
C’est peut-être ça ressusciter! Si j’avais su, je serai aller plus souvent à la messe, j’aurais peut-être été meilleur beaucoup plus tôt dans la descente. « Michelle si tu m’entends, tu es mon étoile du berger ».
Arrivée dans 1km, ça fait quelques minutes que je cours à 160+, il ne faudrait pas que les panneaux aussi me joue le tour de l’Arlésienne!!
Dernier plat avant la dernière montée, je double encore 1 gars, qui avait osé me doubler dans la descente, il a regretté !!!
Je fais le malin, mais il y a 2 nanas coachées par leur mec, sorti des fourrés, à 100 m dernière moi.
Je n’ai pas fait 31 km 500 pour me faire doubler par 2 femmes devant le public à l’arrivée.
Finalement, je passe le faut plat avant la ligne d’arrivée à belle allure en espérant que les badauds pensent que c’est mon 2ème tour, vue mon heure tardive d’arrivée.
Le micro annonce enfin l‘arrivée de Bernard. 4h46mn, j’ai sauvé son honneur, je lui avais promis d’arriver avant les 5 heures, mission accomplie. J’ai eu chaud !!
Je suis déçu et content à la fois. J’avais misé sur 4h, j’en fais 45mn de plus mais ma cheville allait de mieux en mieux à la fin et puis j’ai fait une montée honorable.
Je vais rejoindre Dalila sur un banc à l’ombre, je marche comme un cycliste qui descend de son vélo après 200km de route. Elle a fait une bien belle course et a bien géré le parcours. Ca fait du bien de s’asseoir à côté d’une amie après ma petite balade solitaire de presque 5 heures, je vais peut-être en profiter pour lui demander si racine de 3 ça fait bien 1,73.
Débriefing : Dès l’arrivée je me suis dit que 32 km c’est trop long pour ma cheville, mais qu’est-ce qu’on peut dire comme connerie à chaud. Et puis, plus je cours mieux je me sens, alors…

Bises à tous mes amis et à très bientôt.
Passez de bonnes fêtes. Je vous aime.

Gilou





PS: Maud va rejoindre son petit copain espagnol pour les vacances, c’est le JIR qui l’a dit, alors c’est que c’est vrai. Et merdre !!!!!!








3 commentaires:

  1. A donf ! comme d'hab ! tu l'auras ton Grand t'inquiète !...bien joué gillou...tu places tes pions pour espionner jornet !!!!

    RépondreSupprimer
  2. Super champion, la cheville semble ok c'est bon signe pour cette belle saison qui s'annonce !!

    RépondreSupprimer